EPIGN : Entrainement

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Une autorité , dont la sécurité rapprochée a été confiée à l’EPIGN, est invitée à un match de football à Lens (Nord). Afin d’assurer sa sécurité pendant le match, une reconnaissance des lieux est nécessaire. 13 h 25. Geffrey et François se rendent au stade Bollaert.

Le binôme forme le « recueil », leur mission : récolter le maximum de renseignements, prévoir dans les moindres détails la venue de l’autorité. Premier contact: Damien Vanoise, le directeur du département sécurité et organisation du stade. Il leur fournit nombre d’informations : des places occupées par l’ensemble du dispositif d’escorte à l’emplacement de l’infirmerie et des multiples itinéraires.

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Rien n’est laissé au hasard. 14h30. Le recueil communique à l’équipe restée à Paris le fruit de sa quête au renseignement. 15 heures. Le binôme se sépare pour être plus efficace. François continue l’exploration du stade, Geffrey reconnaît les alentours. Il est 20 heures, Geffrey retrouve l’escorte à la sortie d’autoroute la plus proche : l’autorité peut assister au match en toute sécurité . L’escorte se laisse guider par les hommes du « recueil ». En effet, ce sont eux qui possèdent la connaissance des lieux.

Jacques, le chef de groupe qui les a suivis est assez satisfait : « Ils commettent quelques petites erreurs, mais ils sont là pour apprendre. Le travail de recueil représente 80 % de la réussite d’une mission, c’est très éprouvant car il ne faut négliger aucun détail ».

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Photographies: Adj. Fabrice Balsamo

EXERCICE D’EXTRACTION OUTRE-MER

Le rapatriement de milliers de Français de la Côte-d’lvoire en décembre 2004 montre la nécessité de disposer d’unités capables d’agir hors de la métropole et souvent sous le signe de l’urgence, pour assurer la sécurité des personnes. L’Epign s’y prépare constamment.

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L’extraction de ressortissants demande une technique bien particulière. Pendant une semaine, les stagiaires y sont formés dans les Vosges. Un ressortissant s’est réfugié dans un fort, au milieu d’une forêt. L’équipe ne connaît pas les lieux. Les délais sont courts, trop pour faire le recueil de renseignements. L’urgence est le maître mot. L’intervention est décidée pour la nuit. Équipés de lunettes de vision nocturne, les stagiaires remontent une rivière à bord de canoës.

02-tests-formation-epign-g.jpgDéplacement furtif. Six kilomètres plus loin, ils débarquent. Sans un bruit, ils sortent et dissimulent les canoës. Une progression tactique s’ensuit sur 3 kilomètres. Les bruits de pas sont couverts par le vent et la pluie.
Les stagiaires découvrent le terrain et s’adaptent très rapidement, restituant tout ce qu’ils ont déjà appris. Aucune hésitation n’est perceptible. Le fort est en vue. Ils observent méticuleusement.
Rien à signaler, ils s’approchent. Le mur doit être escaladé , les prises sont vite trouvées et l’obstacle bientôt franchi. A l’intérieur, les recherches commencent.Le ressortissant est localisé et identifié. Dès lors, le groupe assure sa protection, et l’extrait en quelques minutes avant de regagner les véhicules. Mission accomplie.

« Lors d’intervention en Outre-mer, nous n’avons pas toujours les renseignements désirés, et nous devons souvent agir rapidement. Ce type d’exercice permet de les préparer à cette situation » , commente Gérald avant de retrouver « ses gars » pour le débriefing.

Synthèse et accomplissement

Pour clore le volet protection de leur formation, les stagiaires réalisent un exercice de synthèse reprenant l’ensemble des connaissances acquises. Chaque binôme a en charge la préparation d’une journée. Au total, ce sont quatre jours intenses qui ne leur laissent aucun temps mort. Une dernière épreuve avant de devenir opérationnels.

05-tests-formation-epign-g.jpgLe 10 décembre dernier, Cédric, François, Geffrey, Georges, Patrice et Yves ont reçu le brevet de l’EPIGN. Un moment d’émotion car en plus de leur réussite, ils se sont vus une dernière fois ensemble. Pour mieux s’intégrer, ils sont répartis dans les autres groupes opérationnels, prêts à partir. « Nous leur avons transmis tout notre savoir, notre expérience, maintenant, ils savent voler de leurs propres ailes. » Gérald regarde encore une fois « ses gars ». Dans quelques semaines, il partira hors de nos frontières, vers des contrées lointaines. Ainsi va le quotidien de ces hommes ordinaires aux missions hors du commun.

Texte: Gendarme Sébastien Poirée – Photographies: Adj. Gérard Ledig
Extrait du magazine GEND’info n°274