La Gendarmerie mobile

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II. LA GENDARMERIE MOBILE

A plusieurs reprises, les gouvernements qui ont dirigé la France se sont trouvés devant la nécessité de rétablir l’ordre public. Pour faire face aux besoins, et faute de troupes spécialisées, le pouvoir fut obligé de prélever les effectifs nécessaires sur le personnel des brigades, désorganisant ainsi le service de ces unités et rendant illusoire la surveillance du territoire précisément dans une période où cette mission s’avérait particulièrement utile.

Remontons le cours de l’histoire :

  • 1791 à 1795— Pour lutter contre l’ennemi intérieur et extérieur, la Révolution ordonne la création de « divisions » constituées par du personnel pris sur les brigades des départements (un, puis quatre gendarmes sur cinq).
  • 1830 — Création de trois bataillons de Gendarmerie mobile en prévision des troubles légitimistes en Vendée (ces bataillons seront dissous en 1831).
  • 1848 — Les nécessités du maintien de l’ordre font réapparaître deux bataillons de Gendarmerie mobile ; ils deviennent en 1854 le Régiment de Gendarmerie à pied de la Garde impériale.
  • 1871— Une légion de Gendarmerie mobile est constituée à partir des trois régiments de Gendarmerie créés en 1870 pour assurer le maintien de l’ordre dans la capitale, et dissous après avoir participé à la reprise de la capitale sur les insurgés de la Commune. Cette légion est supprimée en 1885.

Au vrai, la création de la Gendarmerie mobile remonte à 1921. La loi de finances du 22 juillet 1921, augmentant les effectifs de la Gendarmerie de 6.200 hommes (soit 30 %), autorisait la formation de 87 pelotons mobiles de Gendarmerie à pied et à cheval, de 60 hommes à Paris et de 40 en province, qui devaient être utilisés dans le cadre des compagnies départementales (les pelotons faisaient partie intégrante de la Gendarmerie départementale).

• Le décret du 10 septembre 1926 les dénomme Pelotons de Garde républicaine mobile.

• Celui du 24 septembre 1927 les groupe en Légions de Garde républicaine mobile formant subdivision d’Arme de la Gendarmerie nationale.

• En 1940, sous l’occupation, la Garde républicaine mobile est séparée de la Gendarmerie et fait partie intégrante de l’Armée de l’armistice.

• Devenue Garde en 1941, passée successivement sous l’autorité du secrétaire d’Etat à la Police, puis du ministre de l’Intérieur, elle est replacée à la Libération avec le nom de Garde républicaine sous les ordres du ministre de la Guerre.

• En 1945, elle fusionne avec la Gendarmerie pour former de nouveau une seule arme, la Gendarmerie nationale.

• Pendant la guerre de 1939-1945, sept mille officiers, gradés et gardes (33 %) furent versés dans les unités combattantes. Deux escadrons se distinguèrent les 4 et 5 janvier 1945 lors de l’ultime défense de Strasbourg.

• Comme la Gendarmerie départementale, la Garde républicaine mobile, devenue en 1954 Gendarmerie mobile, a glorieusement participé aux opérations d’Indochine et d’Algérie.

• En 1967, la réorganisation territoriale de la Gendarmerie se traduit par la suppression des légions.