[GIGN] Le GIGN va évoluer, mais restera « l’ultima ratio »

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Schéma national d'intervention Exercice Montparnasse - GIGN
Schema national d'intervention Exercice Montparnasse - GIGN Photo d'Yves MALENFER

Profondément réorganisé en 2007, le GIGN va encore évoluer dans les prochains mois, notamment au travers de son articulation avec ses antennes régionales. «  L’hypothèse d’un rattachement organique  » des six AGIGN (Toulouse, Reims, Dijon, Orange, Nantes et Tours) au GIGN central de Satory est probable. Toutefois, «  le GIGN restera une unité projetable d’ultima ratio avec des points d’appui sur le territoire  », les AGIGN, explique un proche du dossier. Cette réorganisation a fait l’objet de vives discussions en interne.

Alors que le Groupe célébrera en décembre prochain, le 25e anniversaire de l’assaut de l’Airbus de Marignane, «  la raison d’être du GIGN reste de se préparer aux situations les plus complexes, d’être la réponse ultime en cas de crise majeure. Sur ce point, le GIGN n’évoluera pas  » confirme-t-on au Groupe. Au rythme actuel, le GIGN tourne à plus de 300 engagements par an, toutes «  forces  » confondues (Intervention, Sécurité-Protection, Observation-Recherche)

Cela n’empêchera pas de renforcer les AGIGN dont les effectifs passeront de 32 à 50 gendarmes. Soit au total 300 gendarmes – presque autant qu’à Satory. Il faut y ajouter ceux affectés dans les sept AGIGN d’Outre-mer ainsi que ceux des PSPG, les pelotons spécialisés dans la protection des centrales nucléaires, qui possèdent de compétences en contre-terrorisme.

Les AGIGN en métropole auront de nouvelles capacités, permettant un «  renforcement réciproque  » avec le GIGN central : contre-terrorisme maritime, dépiégage, «  train-marshall  », projection par air.

La centaine de gendarmes qualifiés TEASS (Techniciens en escorte d’autorité et sécurisation de site) pourraient être rattachés à des AGIGN et leurs effectifs renforcés de 30% d’ici à quatre ans. Ces TEASS renforcent la Force Sécurité Protection (FSP), l’une des composantes du GIGN, dont la mission principale est la protection d’ambassadeurs de France dans des pays à risque. Elle est engagée aujourd’hui en Irak et reviendra en Libye dès lors que l’ambassadeur pourra revenir à Tripoli. Elle a été engagée quelques semaines au Vénézuela.

Un protocole secret entre COS, GIGN et Service Action

Reste un point pas vraiment résolu : l’engagement du GIGN dans les opérations extérieures des armées. Cela a longtemps été le cas, par exemple en Afghanistan. Mais depuis le retrait en 2012, le Groupe ne participe plus vraiment à ces opérations, désormais assumées par le COS dont plusieurs unités se sont spécialisées en CTLO, Contre-Terrorisme et Libération d’Otages. Les gendarmes du GIGN ne sont plus vraiment entrainés à de telles projections.

Toutefois, un «  protocole  » avait été établi en 2016, sous l’égide du cabinet du ministre de la Défense. Ce document confidentiel visait à organiser la répartition des rôles entre le COS, le GIGN et le Service Action de la DGSE. Ce «  protocole  » semble avoir été oublié par les principaux décideurs, y compris à l’Élysée.

D’autres questions se posent quand à l’emploi de moyens des Armées, notamment pour les actions de reprises de bateau à la mer, même si une collaboration de longue date existe entre Alfusco et le GIGN.

Source : https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/gign-va-evoluer-restera-l-ultima-ratio-199531