Ouvrages : 15 ans au GIGN d’Eric Delsaut et Guillaume Moingeon (2011)

4851

Le GIGN fascine. Le nombre de livres sur le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale le démontre. Deux Morbihannais en ajoutent un, où l’humain est au coeur du récit.

Éric Delsaut a la carrure et la poignée de main de son ex-emploi. «Mais je ne suis pas un écrivain», confie l’ancien membre du GIGN. Pourtant, l’idée d’écrire ses mémoires le taraudait. «Certains collectionnent les timbres. Moi, ce sont les agendas», plaisante-t-il. Depuis longtemps, il gardait des notes sur les moments forts de sa vie professionnelle. Et ils n’ont pas manqué. «Alors, j’ai cherché de l’aidesur Internet». Il l’a trouvée tout prêt de chez lui dans le Morbihan. Guillaume Moingeon, initiateur des «nègres pour inconnus», conjugue, depuis plusieurs années, l’écriture de mémoires familiales et celle de témoignages destinés au grand public.

Toutes les facettes

Éric Delsaut voulait, lui, partager ses souvenirs. Avec des jeunes notamment qui, comme lui, pourraient avoir ce rêve de sauver des vies. Mais entre l’envie et le livre, il y a eu un an de travail. «Nous nous sommes vus deux à trois fois par mois pendant un an», raconte Guillaume Moingeon. L’écrivain lui soumettait pas à pas les chapitres. «Je suis parfois revenu en arrière. On ne peut pas tout dévoiler», estime Éric Delsaut. Guillaume Moingeon l’a cependant poussé à raconter toutes les facettes de son travail. Tous deux étaient d’accord sur l’esprit du livre: montrer quinze ans d’aventure humaine au GIGN (de 1982 à 1996).

Pas des cow-boys

«Ce sont des hommes qui ont leurs peurs, leurs faiblesses… et la capacité de les surpasser dans leurs actes», explique Guillaume Moingeon. «Nous ne sommes pas des cow-boys, ni des héros de jeux vidéo», poursuit Éric Delsaut. C’est ce qu’il a voulu démontrer à travers des portraits de collègues ou de politiques qu’il a croisés et, surtout, son ressenti pendant des opérations. Parfois avec humour. Une arme indispensable pour digérer les coups durs. «Nous étions dans une époque bouillonnante. Le groupe fonctionnait beaucoup au système D, alors que la France était frappée par le terrorisme», explique ÉricDelsaut. C’est d’ailleurs une mission contre des terrorismes qui a le plus marqué l’ex-gendarme d’élite. Elle ouvre et ferme presque le livre: l’assaut à Marignane du vol Air France d’Alger, dont les 240 passagers et l’équipage avaient été pris en otages en 1994. «Depuis ce jour-là, je n’ai plus jamais été le même homme». Pratique «15 ans au GIGN» d’Éric Delsaut et Guillaume Moingeon, éditions L’àpart. Tarif: 16EUR.

Source : Le Télégramme, article de Catherine Lozac’h (Octobre 2011)