Comment les unités d’intervention, GIGN et Raid, tiennent leurs astreintes malgré le coronavirus

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Le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) intervient dans un entrepôt où seraient réfugiés des terroristes. Les personnels investissent les lieux pour rechercher et neutraliser les terroristes.

Les unités d’intervention d’élite de la Gendarmerie et de la Police, le GIGN et le Raid, s’adaptent face à la crise du coronavirus. Leur objectif? Maintenir leurs capacités opérationnelles.

Ce mardi 17 mars, le feu couve dans la maison d’arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes). Des détenus ont débuté une mutinerie. Comme à chaque fois, l’unité d’intervention la plus proche a été déclenchée. Il s’agit de l’antenne Raid de Nice, dotée d’une vingtaine de policiers d’élite. L’équipe d’alerte est partie directement du service. Une partie des personnels en astreinte à domicile ont également été requis. Le solde des personnels restants est resté en alerte pour parer une autre éventuelle crise.

Mode de fonctionnement institué depuis le confinement

Ce mode de fonctionnement déjà utilisé par le passé a été institué depuis la décision gouvernementale de confinement. Pas d’intervention sans appui héliporté, donc le groupement sud des forces aériennes de gendarmerie (FAG) a mobilisé ses trois hélicoptères les plus proches dans des temps record. Il s’agit du H145 de Digne, ainsi que l’Écureuil et le H135 de Hyères. Une partie du personnel de l’antenne Raid a ainsi été projetée sur place. Au final, la manœuvre s’est limitée à de la gestion de crise, puisque les détenus n’avaient plus de posture menaçante à l’arrivée des unités. Les pompiers, eux, étaient déployés avec des systèmes de respiration individuelle, en cas d’intervention dure.

Cette mission montre néanmoins que le dispositif d’intervention reste totalement valide, y compris et surtout en province. Les unités d’intervention nationales ont pris, elles aussi, des mesures pour adapter leur fonctionnement. Tout repose sur les bordées. En clair, plusieurs équipes d’astreintes différenciées, qui ne se croisent pas physiquement. Ils s’agit d’éviter que la contamination d’un personnel d’une bordée ne dissémine le virus dans toute l’unité.

Dans les unités d’intervention, “la vie va s’individualiser” avec le coronavirus

Au Raid, où les personnels commencent en général leur journée par une accolade virile, il a fallu évidemment faire disparaître le geste, et adapter le fonctionnement, comme dans les antennes, avec un principe de bordée. Les entraînements, sportifs comme tactiques, ont été adaptés pour éviter les contacts. “La vie au GIGN va s’individualiser pour quelques temps” résumait sur son compte Twitter le chef du GIGN, le 14 mars. Avantage du Groupe, ses personnels habitent à Satory, à quelques minutes de leur zone de travail, ce qui permet en tous temps une réactivité sans pareil.

A la marge, quelques cas poseront peut-être plus que d’autres des problèmes de relève. De nombreux pays viennent en effet de fermer leurs frontières. Or, Raid et GIGN assurent des protections d’ambassadeurs, respectivement en Afghanistan et au Liban, en Irak et dans un pays du Sahel. Sans compter les ambassadeurs disposant de techniciens en escorte d’autorités et sécurité de sites (TEASS). Ces gendarmes sélectionnés et formés par le GIGN, bientôt rattachés aux antennes, sont déployés dans une dizaine de pays sensibles.