GIGN : historique du Groupe (1974-1982)

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Le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (G.I.G.N.) que nous connaissons tous aujourd’hui est né officiellement le 1er mars 1974.

Contexte

Face à la montée d’une nouvelle forme de banditisme exercée à travers le rapt, la prise d’otages et les attentats à la bombe, la direction de la Gendarmerie Nationale décida de créer, le 3 novembre 1973, un groupe d’intervention expérimental sous l’appellation d’ « Équipe Commando Régionale d’intervention » (E.C.R.I.).

L’Europe était traumatisée suite à l’attaque meurtrière d’un commando palestinien de « Septembre Noir » contre la délégation israélienne des Jeux Olympiques. Ce drame de Munich mit en avant l’impuissance des forces de Police traditionnelles afin de lutter contre ce nouveau genre de banditisme.

Alors que la police créait la B.R.I. des Commissaires Broussard et Leclerc, des flics anti-gang spécialisés dans la pénétration dans « le milieu », recherche de malfaiteurs, planques, filatures et lutte anti-terroriste ; la Gendarmerie répondait en mettant en place une unité militaire plus à même de faire face aux raids terroristes et prises d’otages.

La Gendarmerie fut préférée à la Police quant à la création d’un groupe d’intervention mobile, aux structures souples, à vocation anti-terroriste, de part sa structure militaire plus à même de mettre au point ce type d’unité.

Ainsi deux « GIGN » étaient crées : le GIGN 4 au sein de l’escadron de parachutistes de la Gendarmerie, à Mont-de-Marsan et le GIGN 1, basé à Paris.

Sous l’impulsion du Capitaine Jean-Pierre Baux,  le lieutenant Christian Prouteau, 29 ans, instructeur commando, se voit placé à la tête du GIGN 1 et chargé de sélectionner et d’entrainer ses hommes, assisté du Lieutenant Mottin.

Première intervention

La mission de l’ECRI se limitait à la région parisienne, c’est-à-dire la 1ère Région militaire. A peine 9 jours  s’écoulèrent depuis  la création de l’unité que Prouteau et ses hommes partaient déjà pour leur première intervention : un forcené à Ecquevilly (78). Forts de quatre mois d’entrainement intensif, les  deux équipes d’intervention sont gonflées à bloc…

C’est le début d’une suite d’intervention plus impressionnantes les unes que les autres : Clairvaux (émeute carcérale),  le Crédit-Agricole de Faverges (hold-up transformé en prise d’otage), Brionne (forcené), Djibouti (1976), Mosquée de La Mecque (Novembre 1979), Hôtel Fesh (janvier 1980), Aéroport du Touquet (mai 1981)…

L’ECRI n’a très vite plus rien à envier aux équipes d’intervention européennes crées depuis 1972 : le GSG9 allemand, le Groupe Delta américain, le Groupe Diane Belge, les SAS britanniques etc.

Entre temps le GIGN I et IV se regroupent à Maisons-Alfort en 1976 pour former une seule et même unité. La Gendarmerie Nationale avait renoncé à créer è GIGN (un dans chaque région militaire) afin de ne pas diviser les moyens d’entrainement, élargir le recrutement et mettre en place une rivalité de compétences et spécialités.

Frères d’armes

Peu après la dissolution des deux GIGN, le Lieutenant Paul Barril rejoint son ami Christian Prouteau et deviens son adjoint. Sans oublier à leurs côtés le Lieutenant Philippe Masselin et le Lieutenant Claude Lepouzé. Ce dernier, véritable vétéran du Groupe, dont le recrutement s’était fait in extremis à l’aide des faveurs de Christian Prouteau, qu’il considère comme le « sage des sages et l’adjoint des jours les plus incertains ».

En 1982, ces trois phénomènes forment la base du GIGN.

Grâce à la formidable réussite de l’opération de Djibouti menée par Christian Prouteau, le GIGN – dans sa version définitive – n’aurait pas vu le jour.

Une déontologie immuable

Les personnels du GIGN sont, avant tout, gendarmes et respectent les règles d’éthique et de déontologie propres à la Gendarmerie. Dans le souci scrupuleux du respect des règles des dispositions légales, ils accordent un soin particulier à la maitrise des cas d’usage des armes.

Ainsi au Groupe on ne fait usage qu’en ultime recourt, et même dans ce cas, on tire pour neutraliser et non pour tuer. Cette règle d’or perdure au sein de l’unité depuis ses prémices.