« Tout est perdu fors l’honneur » François 1er (1494-1547)

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« Tout est perdu fors l’honneur » François 1er (1494-1547)

» François 1er (1494-1547)
François 1er (1494-1547)

La France lui doit les Arts de la Renaissance, protecteur du maître Léonard De Vinci à la fin de sa vie, François 1er fut également un roi guerrier qui n’hésita pas à prendre personnellement le commandement de ses armées et à s’engager sur le champ de bataille. Sa troupe d’élite mais également ses hommes de confiance furent les « gendarmes d’ordonnances »[1], un corps de soldats soldés par l’État au service exclusif du roi.

« Je ne prête point ma gendarmerie, je la mènerai moi-même au combat »[2]

Les gendarmes étaient des cavaliers, sur le champ de bataille ils composaient l’essentiel de la cavalerie lourde. Pour conquérir le royaume de Naples, François 1er apprit que son adversaire le marquis de Lannoy avait dégarni Naples de ses meilleurs soldats pour fortifier les troupes du Milanais. François 1er voulut y mener une campagne de diversion en divisant son armée et chaque troupe fut accompagnée par un détachement de son corps d’élite, quelque centaines de gendarmes et 6000 hommes d’infanterie vers Naples, une bande de gendarmes et d’arquebusiers vers Gênes et Savone.[3]

« Tout est perdu fors l’honneur »

Bon nombre de gendarmes actuels ont dû apprendre par cœur cette phrase en vue de passer l’examen de sous-officier de carrière (SOC). Aussi étonnant que cela puisse l’être pour un examen professionnel d’une institution de l’État en 5ème République, on pourrait s’y prêter à sourire ou y voir une chose comique à la question :

« Qui a dit : Tout est perdu, fors l’honneur » ?

Réponse : « François 1er… après la défaite de la bataille de Pavie» (1 point)

Malheureusement cette phrase attribuée au roi ne correspond pas à la réalité mais est peut être bien issue d’une psychologie  animée d’un idéal chevaleresque, aller jusqu’au bout, faire de son mieux, garder son honneur intact en droiture, ne pas fuir devant l’adversité, faire face.

Français en vieux français s’écrit « françois », à ne pas confondre avec d’autres François et François 1er , premier des français capturé après la bataille de Pavie aurait écrit ceci à sa mère Louise de Savoie duchesse d’Angoulême :

« Madame, pour vous faire savoir comment se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m’est demeuré que l’honneur et la vie qui est sauve. »

De nos jours que reste-t-il du sens l’honneur ?

 

 

[1] Louis XII et François 1er: ou Mémoires pour servir à une nouvelle …, Volume 2 p272 _Pierre-Louis Roederer,comte Pierre-Antoine-Noël-Bruno Daru

[2]– Histoire de François 1er, Roi de France p396 _ Gabriel-Henri Gaillard

[3] François Ier et la Renaissance. Vol 2 p296 _ Jean Baptiste Honoré Raymond Capefigue