[GIGN] Plaque commémorative en l’honneur du MAJ Frédéric MORTIER

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Depuis le 27 juin 2014, une plaque sur laquelle figure le nom de Frédéric Mortier est rivée sur le monument aux morts du Lédat, village voisin de Villeneuve-sur-Lot. Une première pour un gendarme mort en service.

Le major Frédéric Mortier, gendarme d’élite au sein du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale), a été abattu, à 34 ans, lors d’une intervention de son groupe le 19 janvier 2007, à Gensac-sur-Garonne (Haute-Garonne) cependant qu’il s’employait, lui et ses camarades, à neutraliser un forcené armé d’un fusil. Inhumé dans le caveau familial du Lédat, Frédéric Mortier a été déclaré « Mort pour le service de la Nation » le 6 novembre 2013 par décision conjointe du ministère de l’Intérieur et de la Défense en vertu de la loi du 21 décembre 2012 qui créé cette troisième mention, après celle de « Mort pour la France » et « Mort en déportation ».

« Soldat de la loi »

À ce jour, 11 gendarmes, tués en service, ont vu leur sacrifice ainsi honoré. Mais hier, la cérémonie organisée au Lédat était une première. Elle s’est déroulée en présence de la famille du défunt, des autorités politiques du département, les autorités judiciaires et militaires de la région, des anciens combattants et porte-drapeau. Étaient aussi présents une dizaine de membres du GIGN dont deux d’entre eux se trouvaient aux côtés de Frédéric Mortier quand il a reçu la chevrotine mortelle – deux autres militaires avaient été blessés au cours de l’assaut.

« La France reconnaît le sacrifice suprême de ce soldat de la loi », a déclaré, à l’adresse du major Frédéric Mortier, le général de division Jean-Philippe Ster, commandant la Région de gendarmerie d’Aquitaine et la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest. « Il a donné sa vie tout en épargnant celle du forcené (il sera déclaré irresponsable pénalement, NDLR). Ce sens du dévouement et du sacrifice, c’est ce que portent la gendarmerie et plus particulièrement les hommes du GIGN. »

La gorge nouée par l’émotion, Christophe Mortier, le frère de Frédéric, adjudant-chef commandant la brigade de Nérac, a dit « la fierté et l’immense tristesse » qui habitaient sa famille au moment de l’hommage qui n’amènera pas les réponses à ces sempiternelles questions : « Pourquoi ce manque de chance ? Pourquoi cette intervention ? Pourquoi lui ? » Et Christophe Mortier de se souvenir quand, enfant, avec son frère « Frédo », ils assistaient aux commémorations militaires.

« Qui aurait dit que tu ferais banquette, un jour, aux côtés des poilus de 14 ? »

 
Source: Article de Presse du quotidien Sudouest paru le 28 juin 2014, intitulé « Frédéric Mortier, un nom aux côtés des poilus »