Les gendarmes de la Force Sécurité Protection du GIGN (ex GSPR) réintègrent la sécurité présidentielle (2012)

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Le changement c’est maintenant » avait promis le nouveau Président de la République François Hollande. Et cela se voit, à la plus grande satisfaction des gendarmes de la Force Sécurité Protection (FSP) qui viennent de réintégrer le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) aux côtés des policiers.

Évolution des Services de Protection du président

Il faut remonter au 22 août 1962, après l’attentat manqué du Petit-Clamart contre Charles De Gaulle pour voir apparaître un premier service de protection du Président.  

Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing gardent la même structure, la discrétion en plus.

François Mitterrand va profondément remodeler son service de protection rapprochée après son élection en 1981. Méfiant vis-à-vis des policier, il se repose sur les conseils de Christian Prouteau et créé par un décret du 5 janvier 1983 le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), uniquement composé de gendarmes. Cette unité comptera jusqu’à 120 « mousquetaires du président« .

En 1995, Jacques Chirac marque un premier pas vers la parité en ramenant les effectifs du GSPR à 52 hommes : 26 gendarmes et 26 policiers. Le commandement de cette unité désormais mixte répond au principe d’alternance biennale. Cet effectif est porté à 60 (30 gendarmes et 30 policiers, dont quatre femmes) suite à la tentative d’attentat de Maxime Brunerie contre M. Chirac sur les Champs-Elysées, le 14 juillet 2002.

Après l’intronisation de Nicolas Sarkozy le 15 mai 2007 tout est chamboulé. L’officier de gendarmerie qui commandait, la veille encore, l’unité, a est convoqué à l’Élysée, vers 16 heures, où un conseiller lui a signifié la dissolution de la composante gendarmerie et de ses vingt-neuf membres (dont une femme). Six d’entre eux venaient juste d’achever leur formation de 9 mois ; ils n’auront donc même pas eu le temps d’entrer en fonction.

Les raisons de cette éviction

Déjà peu ménagés lorsque Nicolas Sarkozy dirigeait le Ministère de l’Intérieur, les gendarmes quittent alors le GSPR dont les effectifs sont portés à la centaine mais uniquement des policiers.

Le nouvel élu à la Présidence de la République n’aurait ainsi pas pardonné cette fidélité toute militaire aux consignes de confidentialité absolue données par Jacques Chirac, lors de son hospitalisation au Val-de-Grâce, le 2 septembre 2005, pour un accident vasculaire cérébral. Sarkozy n’avait alors appris la nouvelle que le lendemain, lors d’une université d’été des jeunes de l’UMP, à La Baule.

Le retour des gendarmes

Héritière de l’Escadron parachutiste d’intervention de la gendarmerie nationale (EPIGN), intégré en 2007 au GIGN dans le cadre de la réorganisation de l’unité, la FSP couvre l’ensemble du spectre de la sécurité/protection : accompagnement de diplomates français en « ambiance dégradée » comme en Irak, en Libye ou en Côte d’Ivoire; sécurité du chef d’état-major des armées ou des hauts responsables militaires étrangers lors de leurs déplacements dans l’Hexagone; expertise dans le domaine de la sûreté/sécurité d’emprises civiles (ambassades, lycées à l’étranger) ou militaires.

Ces vingt gendarmes, provenant de la Force Sécurité Protection (FSP) du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN), seront dirigés par un lieutenant-colonel. Celui-ci sera l’adjoint de la commissaire Sophie Hatt, nommée mardi commandant du GSPR. Âgée de 44 ans, cette dernière avait commandé, au début des années 2000, les policiers du Groupe de sécurité du premier ministre, Lionel Jospin étant à Matignon.

Suite à l’investiture de François Hollande, le groupe de sécurité compte au total 60 hommes et femmes : 40 policiers et 20 gendarmes, ramenant ainsi le principe de mixité police-gendarmerie.